Ce monde est fou !

Fascinante, déroutante, effrayante, glauque...la folie est un sujet de fiction, de tabou, de réflexion et de peur. Aujourd'hui, on parle de troubles de la santé mentale et son champ est bien plus vaste qu'au début du XIXe siècle lorsque les premiers asiles apparaissent en France. Alors sommes-nous tous un peu dingues ? Existe-t-il une normalité mentale ?

Manque de jugement, égarement de l'esprit, absence de raison, altération des facultés mentales, troubles mentaux et du comportements...La folie est décrite de différentes manières qui paraissent balayer tellement de situations que l'on peut se demander si nous ne sommes pas tous fous.

Par exemple, une phobie est une peur incontrôlable qui provoque des comportements irrationnels. Et de nombreuses personnes sont sujettes aux phobie : claustrophobie, agoraphobie, phobie scolaire, phobie des araignées...

Est-ce la perte de contrôle qui définit la folie ? En partie, peut-être, mais ce qui est plus évident c'est que, dans la représentation collective de la folie, c'est la perte de contrôle qui nous fait peur. On ne peut pas facilement anticiper les réactions et les actions de la personne concernée. Elle peut se mettre en danger et bien plus rarement, heureusement, mettre en danger les autres.

Dans le concept de trouble psychologique qui est caractérisé par des pensées, des sentiments et des comportements "anormaux", il y a bien une notion de perte de repères et/ou de contrôle.

Qui n'a pas perdu ponctuellement ses nerfs en voiture ou avec des proches ? Qui ne s'est pas sentie confus dans une situation de violence comme pendant les attentats de Paris, ou lors d'un accident de la route ?

Il y a donc aussi une dimension de durée dans le temps. C'est la constance ou la répétition des symptômes qui va être considérés comme de l'ordre du trouble psychique.

Et derrière quelle définition précise de la folie voyons-nous ? Un burn out, une dépression post partum, un trouble cognitif ?

Si la folie, c'est d'avoir des pensées, des comportements et des émotions parfois non-ajustés, alors oui nous sommes tous un peu dingues !

Pour y voir plus clair, faisons un point sur les différents concepts autour de la folie.

Voici un extrait du site Centre Ressource troubles Psychiques Ile de France. La notion de santé mentale recouvre à la fois une dimension individuelle et une dimension collective.

La santé mentale d'une personne est multifactorielle : ressources psychiques individuelles, facteurs génétiques, contexte social et économique individuel, accès aux services publics favorisant la santé mentale. Dès lors, tellement de paramètres entrent en compte qu'il devient difficile de voir une normalité mentale.

L'aspect multifactoriel est important pour comprendre que les personnes touchées par des troubles mentaux ne sont pas le résultat d'une fatalité ou d'un coup du destin.

Le concept de santé mentale comporte  trois dimensions majeures :

• Les troubles psychiques qui se réfèrent à des classifications et qui correspondent à des troubles de durée variable plus ou moins sévères (troubles bipolaires, dépression, schizophrénie...).

• La détresse psychologique qui peut intervenir lorsqu'une personne fait face à des situations éprouvantes et à des difficultés existentielles.

• La santé mentale qui s’intéresse à l’ensemble des déterminants de santé mentale conduisant à améliorer l’épanouissement personnel et le bien-être collectif.

Ce qui est très positif c'est que dans les deux derniers cas, une multitude d'accompagnement existent : de la psychologie clinicienne, en passant par les thérapies cognitivo- comportementales (TCC), les thérapies brèves ou encore la sophrologie, jusqu'à l'art thérapie.

Je voudrais apporter ici une précision qui a son importance. Dans le premier point, nous pouvons distinguer : les psychopathologies qui sont des dysfonctionnements du cerveau, comme s'il s'était développer d'une autre manière, et les troubles qui sont la conséquence de vécus traumatisants. Cela marquera, par exemple, une des différences entre schizophrénie et troubles de l'identité. Dans le premier cas, des traitements médicamenteux et des suivis psychiatriques peuvent aider à fonctionner d'une manière plus adaptée. Dans le deuxième cas, un rétablissement peut être possible notamment grâce à la psychoéducation et une reconstruction de ce qui a été altéré.

Dans cette situation aussi, les thérapies brèves peuvent vous aider !